jeudi 25 décembre 2008

LA FILLE DE JOIE

Dans son pantalon de cuir noir
Elle dandine son derriére jusqu'au soir.
La fille de joie
Attend à l'orée du bois
Le quidam pas pressé
Qui viendra l'abordé.
D'un geste du regard
Son visage abusé de fard
S'éclaire au premier venu
Grand ou trapu
Imberbe ou barbu
D'une voiture descendue.

Dans son hlm de quartier
Aprés plusieurs passes vite expédiées
Elle trie ses papiers
Arrose son orchidé
Et pense toujours à la petite fille avortée
Qu'elle aurait voulu tant garder.

Demain elle reviendra se prostituer
Comme elle le fait depuis tant d'années
Sans réfléchir au lendemain
A croiser les affres du destin.

mercredi 24 décembre 2008

VIES ABANDONNEES

Devant un feu de bois qui crépite
Un couple enlaçé s'y invite.
A l 'intérieur d'une voiture
Dort un enfant sans vie future.

Ils s'inventent des réves
Du soleil sans tréve.
Le décor est planté
Le monde les a abandonné.

Une lettre primaire
est posée par terre
Quelques mots écrits
Comme quoi que tout est fini.

La nuit venue
Le feu ne crépite plus.
La chouette au loin
Hullule dans son coin.

Le vent glacial du nord
Enveloppe les trois corps
Allongés sur une couverture
Tout prés de la voiture.

Le jour vient à peine de se lever
Un silence pesant traverse l'orée
Le soleil filtre ses premiers rayons
Le froid vient d achever sa mission.

samedi 20 décembre 2008

LES ABSENCES

Vivre avec la solitude
Elle y avait pris l habitude.
Dans son regard bleu vert
Refletait la tristesse de l hiver.

Elle peignait son univers
Les paysages d'ANVERS.
La neige sur les plateaux
Que caressait son pinceau.

Plus d'ame n'égayait sa vie
Qu'elle cotoyait avec mépris.
Ses yeux rougis
Qu'elle essuyait la nuit
Seule dans son lit
A penser à ses amours meurtris
A ses amants d'envies
Rencontré lors de ses nocturnes sorties.

Pendant que son chat ronronne sur le piano
Elle entame quelques notes de l'adagio.
De ses doigts effilés
Elle caresse les touches avec volupté.
Elle répéte les fas les dos les sis
Pour mieux apprivoiser son ennui.
De concertos en concertos
Elle ne vit que pour le pinceau et le piano.
Les vivas et les bravos
N'effaçeront jamais l'enfant perdu trop tot.
La chaleur du corps
D'un mari parti sur une route du nord.

Au loin un épais brouillard
L'aveuglement des phares
Le fracas des toles
La vie qui défile émouvante et drole.
Les souvenirs tellement proches
La fin de deux vies si moche.
Des etres disparus
Définitivement perdus.
Un regard absent
Tellement éloigné du présent.
L'anniversaire des faits qui arrive
Les bleus dans l'ame qui se ravivent.

Elle écrit des mots
Une musique sur le piano.
Le chat toujours présent à ses cotés
Le seul compagnon à etre resté.

Les repas de famille
Les ballades en ville
Tellement tristes
Depuis cette maudite nuit.
Les rires qui s'estompent
Que le destin interrompe.

Et le printemps qui arrive doucement
Les oiseaux qui commençent leurs chants.
L'envie de remonter la pente
Malgré les blessures toujours présentes.

Les années qui vont s'écouler
L'arrivée d'un nouveau mariage annoncé
L'espoir d'un autre enfant
Qui ne lui fera jamais oublier l'absent.

mardi 9 décembre 2008

MONSIEUR MACHIN

Monsieur MACHIN
C'était un voisin
Un retraité malsain
Qui vivait de larcins.

Dans sa prison il clamait ses maux
Traitait tout d'enfants de salaud
Et écrivait des mots
Aux messieurs du barreau.

La fin de son histoire
Commença un soir
Par un temps de brouillard
A une heure pas trop tard.

A 75 ans passées
Il s'était donné
Les moyens d'exister
En vidant les sacs des mémés.

Devant une porte cochére
Il surpris par derriére
Celle qui avait retiré d'une poste isolée
Le peu d'argent de ses deniers.

La malchance voulue
Pour le pépé trop connu
De tomber sur une flickette
Déguisée en vieille dame trop parfaite.

samedi 6 décembre 2008

COEUR BRISEE

Je vous observais derriére les grilles
Prés du lycée de jeune fille.
J'avais du mal a vous aborder
Tellement grande était ma timidité.

Vous étiez si belle avec vos cheveux bouclés
Et dans votre robe que vous portiez si bien l'été.
De loin je n 'avais qu'une lubie
Vous serrer dans mes bras chéris.

Pourquoi lui est il venu vous chercher
Pour tendrement vous embrasser.
Comme un réve qu'il avait détruit
Je suis reparti seul avec mes envies.

Plus tard je vous avais revu
A pleurer d'avoir trop attendu.
Que puis je faire pour vous
Qui pourrais adoucir votre regard ordinairement si doux.

lundi 1 décembre 2008

DE QUI SE MOQUE T ON?

De qui se moque t-on?
A nous prendre toujours pour des cons.
A quoi jouent-ils?
Nos politiciens de pacotilles.

S'occupent t-ils vraiment de tout
Quand la crise est parmi nous.
La droite qui nous presse
Que sur le cul elle nous laisse.
Et la gauche qui se dévisse
Pour un trone qui les divise.

La flambée des prix
Le chomage qui se multiplie.
Les vieux dans la rue
A crier leurs déconvenues.

Et la précarité qui s'accentue.
Pour nos enfants j'ai peur
Qu'ils vivent dans la douleur
Que leurs vies soit sans saveur.

J'AI FAIS VALSER MON COEUR

J'ai fais valser mon coeur
Sur le port d'HONFLEUR
Nous étions en parfait accord
Dans la ville du TREPORT.

Te souviens tu de ces mots
Que je te disais en trémolo
Toi qui me traitait de prolo
En mimant mes gestes cabots.

Dans ton pantalon d'hiver
Emmitouflé dans un pull over
Je caresse ton visage rougit
Que le vent du nord a transit.

Nous sommes seuls au monde
Pas ame qui vive à la ronde.
La neige qui voltigeait
Vient de recouvrir le sol d'un tapis épais.

Nous marchions dans un but précis
A la recherche d'un peu de répit
A retrouver à travers les rues
Notre jeunesse si mal vécu.

Aprés vingt ans d'errance
De la vie et ses infernales cadences
Finirent par usées
Notre amour si bien commençé.

Notre amitié du début
C'était transformé en idylle d'avance perdue
Les quand dira t on du passé
Les jalousies si mal fondées
Un pére qui détruisit nos vies
Pour un mariage qu'il n'avait pas compris.

Toi la fille adorée
Sa princesse de ses réves dorés
Ne pouvait qu'aimer à ses yeux
Un nanti de votre milieu.

Trés souvent j'ai essayé de te revoir
Ta chambre allumée et moi dehors dans le noir.
Sous la pluie et le froid
J'ai pleuré tant de fois.

Puis j'ai tout arrété.
Les abandons dans les cafés
Combien de fois je l'ai ai fréquenté
Au comptoir à oublier.

La neige vient de recommencer à tomber
Ton sourire s'est subitement figé
Mes paroles t-on t elles blessées?
Ou penses tu à ton pére récemment décédé?

J'aimerais beaucoup te revoir
A t'aimer comme au plus beau soir
A partager nos espoirs
J'ai encore envie d'y croire.

FUTURE MAMAN

Tu portes la vie
Dans ton corps si grossi
Tu n'as qu 'une envie
Faire naitre ton petit.

Tes mains posées
Jointes sur le futur bébé
Ton homme a tes cotés
Qui est là pour te dorloter.

Tu es si heureuse
Que parfois tu rend envieuse
Celles qui attendent sans trop d'espoir
L'enfant qu'elles désespérent avoir.

Plus forte que nous
Tu lutteras jusqu'au bout
Pour qu'il manque de rien
Pour que toujours il soit bien.